среда, 12 марта 2014 г.

La justice suisse vise Gulnara

 

 

La justice suisse vise Gulnara Karimova

 
 La fille du chef de l’Etat ouzbek est rattrapée par une enquête sur une affaire de soupçons de blanchiment et de corruption impliquant le groupe TeliaSonera. 800 millions de francs ont été gelés, du jamais-vu. Pays-Bas, Etats-Unis et Norvège enquêtent en parallèle sur un autre cas: VimpelCom
 
 A Cologny, sa villa nichée dans une allée surplombant le Léman a été désertée. Sur l’autre rive du lac, aux Nations unies, personne ne la remplace au poste de représentante permanente de l’Ouzbékistan, vacant depuis l’été dernier. Présentée comme le personnage le plus influent de son pays après son père, Islam Karimov, elle est crainte ou haïe par la population. «Round run» est l’un des titres de son dernier album – interprété en anglais et intitulé Googoosha, son nom de scène.
Depuis six mois, la justice fédérale suisse veut entendre Gulnara Karimova. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a révélé mercredi qu’il l’avait mise sous enquête le 16 septembre dernier. Elle est soupçonnée de «blanchiment d’argent». Cette affaire en rejoint une autre, avec cette fois des soupçons de corruption: la multinationale scandinave TeliaSonera aurait versé des pots-de-vin à l’Etat ouzbek, il y a huit ans. L’argent aurait atterri dans les coffres d’une banque suisse.
Cette annonce d’une enquête visant directement une proche du chef de l’Etat coïncide avec la mobilisation, mercredi, des Pays-Bas, des Etats-Unis et de la Norvège sur une affaire connexe. Autant d’éléments qui marquent un tournant dans une enquête ouverte au début de l’été 2012 par Berne. «Les conditions d’une inculpation n’étaient pas remplies auparavant, notamment en raison de l’immunité dont bénéficiait Gulnara Karimova», a déclaré mardi au Temps le procureur général Michael Lauber.
La perquisition ordonnée dans sa villa de Cologny à la fin août 2013 – après son départ de Suisse – aurait permis d’accumuler des éléments «décisifs», selon un proche de l’enquête. Le montant des avoirs gelé par les autorités dans ce dossier dépasse les 800 millions de francs. Ce qui en fait la plus importante affaire de blanchiment jamais instruite en Suisse. Sur cette somme, environ 500 millions représenteraient des pots-de-vin que l’opérateur suédois TeliaSonera est soupçonné d’avoir versé, entre 2007 et 2010, pour conquérir le marché de la téléphonie en Ouzbékistan, a appris Le Temps. Le reste est principalement constitué de «valeurs patrimoniales» – titres de propriété, bijoux, or – appartenant à la fille de celui qui dirigeait déjà le pays du temps de l’URSS.

Les avocats qui, en Suisse, défendent les intérêts de Gulnara Karimova – mais aussi les sociétés qui lui sont liées, ses associés ou la République d’Ouzbékistan – ont toujours refusé de confirmer ne serait-ce que leur participation à une bataille juridique largement restée dans l’ombre, et qui est déjà remontée jusqu’au Tribunal pénal fédéral. La défense de ce personnage central du pouvoir ouzbek est rendue d’autant plus délicate que la situation politique à Tachkent semble avoir basculé à l’automne 2013. «Nous n’avons plus de contacts, nous ne recevons plus de nouvelles ni d’instructions», déplorent deux avocats de sociétés liées à celle qui fut longtemps considérée comme la main invisible tenant des pans entiers de l’économie ouzbèke.
Dix-huit mois après l’inculpation de quatre ressortissants ouzbeks de l’entourage de Gulnara Karimova, la justice fédérale s’attaque donc au premier cercle du pouvoir de ce pays d’Asie centrale. Toute l’affaire est partie de Berne début juillet 2012. Et non de Stockholm, première capitale concernée par ce qui pourrait apparaître comme une vaste affaire internationale de corruption. Ce serait en effet l’alerte de la banque Lombard Odier – voyant l’un de ses riches clients disparaître après avoir été condamné par un tribunal ouzbek – qui aurait déclenché une enquête sur des soupçons de blanchiment. Le nom de trois ou quatre autres banques suisses apparaît rapidement dans l’enquête. Des centaines de millions de francs sont gelés à titre préventif. Deux hommes de paille sont arrêtés à Genève, alors qu’ils tentent d’exfiltrer des valeurs. Le lien avec le géant scandinave des télécommunications n’est établi que par la suite, vers la fin de l’été 2012. «Formellement, la justice suédoise n’a embrayé avec sa procédure qu’en septembre», relève un proche de l’enquête.
Au fil des mois, l’affaire prend une ampleur internationale. Berne envoie des commissions rogatoires à plus de dix pays. Des perquisitions sont ainsi demandées à la justice française, qui finit par ouvrir sa propre enquête. Des propriétés de Gulnara Karimova en Ile-de-France ou sur la Côte d’Azur sont saisies. Des procureurs sont maintenant mobilisés aux Pays-Bas. En Norvège. Et aux Etats-Unis. «Chacun a des visées différentes dans cette affaire», souffle un bon connaisseur du dossier.

Aucune commission rogatoire n’a en revanche été envoyée à Tachkent. Et pour cause. Alors que s’échafaude la succession d’un Islam Karimov affaibli – des élections sont agendées en 2015 –, la situation politique a basculé dans la confusion. Longtemps intouchable, la fille du septuagénaire à la tête du pays serait assignée à résidence depuis le 17 février, poursuivie pour «escroquerie». Jusque-là hyperconnectée à Internet, l’héritière de 42 ans ne donne plus signe de vie. Comme la dizaine de ses proches – notamment sa «confidente», Gayane Avakian, sous enquête en Suisse pour son rôle dans des transferts des fonds liés à TeliaSonera – apparemment incarcérés par les «services» ouzbeks.
Interrogé sur le parallèle entre le début de cette purge visant Gulnara Karimova et son inculpation par la Suisse, un proche de l’enquête lève les bras. Parle de «coïncidence». Et assure ne pas se formaliser au sujet des interrogations pouvant voir le jour sur l’instrumentalisation de la justice. Cette source relève que, «crise politique ou pas», il y a de toute façon «toujours des intérêts» prêts à influencer une enquête dans laquelle plus de 800 millions sont en jeu.

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