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Suisse: la villa de la fille aînée du président ouzbek recélait des trésors

Genève (AFP) - La flamboyante fille aînée du président ouzbek, aujourd'hui tombée en disgrâce, avait accumulé dans sa résidence genevoise des trésors volés au musée national, affirment des dissidents ouzbeks en exil cités dimanche par la presse.
Les membres du groupe Uzdem Fund Suisse sont entrés par effraction le 23 décembre dans la luxueuse demeure de Gulnara Karimova et ont diffusé sur Skype des photos de l'intérieur de la résidence avec des objets qui proviendraient du Musée national ouzbek, a rapporté l'hebdomadaire Le Matin de Dimanche.
Des oeuvres d'art, des bijoux en or et en argent, un Coran incrusté de pierres précieuses figuraient parmi les objets filmés dans la villa abandonnée. Celle-ci, surplombant la lac de Genève, avait été achetée en 2009 par Gulnara pour 18 millions de francs suisses (15 millions d'euros).
Le chef du groupe, Sefer Beksan, un dissident ouzbek âgé de 53 ans vivant en Suisse depuis quinze ans, a déclaré que, entrer dans cette maison, était "comme visiter un musée, sans billet".
Selon Le Matin de Dimanche, le groupe affirme que Gulnara avait "confisqué" de nombreux objets au musée national de Tachkent.
Jusqu'à récemment, Gulnara était considérée en Ouzbekistan comme possible prétendante à la succession de son père Islam Karimov, âgé de 75 ans, et qui dirige cette ex-république soviétique depuis 1989.
Mais, depuis quelques mois, les déboires se sont accumulés pour cette femme de 41 ans aux multiples activités, allant des cosmétiques à la mode, en passant par la chanson, et qui est à la tête d'un empire médiatique. En novembre, même son compte Twitter, dont elle se servait comme tribune, a été fermé.
Celle qui était jusqu'en juillet dernier la représentante permanente de son pays auprès des Nations unies à Genève serait victime de règlements de compte au sein des élites du pays, selon des analystes.
Depuis des années, Gulnara est soupçonnée de blanchiment d'argent en Europe, des accusations qui ont notamment abouti à l'ouverture d’une enquête en France.
Des photos diffusées par le groupe de dissidents montrent - outre les objets précieux - un coffre vide, des meubles recouverts de bâches en plastic, ainsi qu'une Bentley et une Mercedes SLK dans un garage.