понедельник, 23 января 2012 г.

INTELLECTUELS EMPRISONNÉS

La Liberté est un quotidien généraliste édité à Fribourg.CH


   PIERRE KOIB

Ecrivez plutôt Bekcan et pro- noncez éventuellement «Bekchan». 11 est vrai que dans le rapport de gestion de la muni- ctpalité de Lausanne, son nom est transcrit, après uti détour russe, «Bekchanov). 11 s’agit de cet Ouzbek de 50 ans parvenu au terme de son séjour officiel à Lausanne, où il a été accueilll 11 y a deux ans au titre d’écri- vaín contraint à l’exiI. C’était la pre- mière fois que la capitale vaudoise mettaït en pratique son engagemeiit de ville-refuge pour écrivains menacés (lire notre édition du 4 mai). Sefer Bekcan, dotsc, ne sera plus, dès juin, au bériéfice de ce statut très particulier, mais 11 ne sait pas où aller ensuìte. Le retour au pays est exclu pour l’ins- tant, Venu en Soisse avec son épouse et ses deux enfants, un départ pour un autre pays aurait d’autres consé- quences que s’il était seul, Ausst a-t-il déposé une demande d’asile.
INTELLECTUELS EMPRISONNÉS 
«Tout ce que j’ai écrit, je l’ai écrit en ouzbek pour I’Asie centrale)), et j’ai été publíé depuis que je suis ici
(Ial)S des jouriiaux (le la regioii ‘, tidique-I -il p()tir jtistilier sa situatien d’écrivain, et non de niilitant poli - Iique, contrairen)enr à ce que 1’()ti a tetidance à croire. Auteur surtout de pubticaiions poetiques, 11 n’en reste pa’ fl)Oit)S que dès son exil, sa pro- duction est avant tout destit)ée à dé- fendre des intellectuels emprisonnés dans son pays. )(Utie dizaine de jeurtialistes et d’écrivaiiis s()Iit ac- tuellement íncarcérés. Mon éditeur a écope de 12 ans de prisoIi. Et même des geiis qui ¡)ossèdelit mes livres ont été interl)ellés. Mon travail n’est pas uiie activité ¡)olitiqtle, c’est uii coni[)at pour sauver des vies.» Et d’observer que les rapp()rts enrre lit- térature et politique ne peuveiit pas être les mêmes là-bas qtl’eii Europe occìdeiitale.
TROIS ANS DE PRISON 
Mais Seler Bekcan peuse respec- ter iout à fait le cadre dtt coiitrat passé avec le Parleiiietit iniernatio- t)aI (les écrivaitls, qui t(ti a valtl d’être accueilli ,i l.ausanne. ((Et (Ie iouie laçon, ce que J’’ai fit durant ces deux atis était pour rnoi un im- pératif Iii()ral.
11 rac()tite q(i’il a Iui-nênie C()i)titl ¡es geôles ouzbèq(tes, trois aiis du- rant, de 1993 à 1996. 11 a été condarntié sous uii prétexte falla- cieux, une accusation dti vol d’tiiie Iiiédaille d’utie grande valeur histo- rique. ()Or, cette niédaílle a été re- tr()uvée par la suite, mais on n’a pas pour autant rouvert moti procès)). 
Sefer Bekcan appartietit certes à un mouvement politiqtie, 1’)(ERK, Parti dénicicratique d’ Ouzbékis- tan)), qui est une organisation laïque, s()tiligne-t-il. ))C’est me faire du tort que de nie considérer com- me íslamiste)). 11 existe un mouve- ment islamiste, lié aux talibans, eii Ouzbékistati. 11 ne s’agit pas du tout de l’ERK, qrti a été fondé en 1917, année de Ia Révolrttion d’octobre, par dcs iritellectuels de diverses (ol)fessi()lis et nati))nalités. 11 avait tiotaiiimetit à son progranime le dr()it de votC des femmes. Mais il a été par la suite liquidé de façon san- glatite par Stalitie. 
Eii 1990, l’iiitelligetitsia ortzbeke, emnietiée par l’écrivaiii M()liamed Salili, recrée I’ERK. Le but est de dé- Iendre lcs valeurs cult(lrelles, au seiis large, dri pays. Cette activité se heur-
te ati régitiie autoritaire du présideiit Karirnov. L’OBSTACLE DE LA LANGUE 
Sefer Bekcati précíse encore être tout a fait conscient d’avoír pu rési- der deux ans à Lausaiine parce qu’un appartement avait été niis à sa disposition, et que la sécurité so- ciale lui était assurée. 11 en est très reconnaissant aux Lausannois, S’íl n’a pas pu entretenir des contacts suivis avec les mílieux culturels de la place, c’est en grande partie pour des raisons linguistíques. Ses langues étrangères (lors de notre rencontre, rin de ses amis a servi d’interprète) soiit le russe et 1e ttirc. Eti outre, les problèmes psycholo- giqrtes et de santé qui étaìent les siens à soti arrivée eti Suisse ne lui Oiit pas perniis de se lancer dans I’appretitissage du français. 
11 s’est tout de mênie fait des atiiis ici, ajorite-t-il, et vu cette situati()ii, c’est datis ses écrits qti’il a parlé de Latisaniie, uiie ville dont personne n’avait eiitetidu parler eti Ouzbekistan. 

Узбекистон деган, давлат йук. Узбекистон деган, мафя худуди бор.

Узбекистон Россия тарафидан таъсис килган шаклда сиёсий-иктисодий, ижтимоий сохалар кланларга булиб берилган. Бу сохалар бошкарувини, калан...